Brume Titirenko




J’ai un gros tas de dessins improvisés, accumulés depuis que j’ai commencé à faire du théâtre, de la danse et du modèle vivant. J’en ai 550 à peu près, et je les conserve dans 3 protège-documents gris très laids, comme une secrétaire qui ne veut rien perdre en cas de contrôle fiscal.
Je dessine en me mettant dans l’état de transe légère et lourde dans lequel je fais du théâtre et danse. Je lance un trait avec mon stylo à encre et je me concentre pour voir la figure humaine, la scène ou le personnage qui va en sortir. Arrivent alors des figures dessinées par boucles, par un seul trait ou un enchevêtrement de traits. Il y a Hans Bellmer et les caricatures de Fellini qui rodent derrière ces dessins. Ces personnages dansent, jettent leurs corps, ils perdent leur substance leur matière, comme chez Francis Bacon, ils vivent des scènes de mort qui sont aussi des scènes de jouissance, comme dans les peintures de Schiele. « Ils dansent dans les chaines », pour reprendre la formule de Nietzsche. Ces dessins parlent de la vie qui est aussi la mort, du dessin qui gèle les mouvements de la vie. Il y a aussi des dessins de monstres, d’animaux, de personnages fragiles, sans défense. Je crois que ces dessins sont des auto-portraits.
Je vous en montre ici quelques uns, rangés, selon mes obsessions dominantes, et édités en 9 petits livres, dont voici les titres :

"Danser, c'est mourir" (hommage à Louis de Funès).
Des histoires de monstres.
En pensant à l'infini et à la religion catholique.
Il y a aussi des personnes fragiles et sans défense sur terre, pensez à elles.
Le sado-masochisme ordinaire.
J'adore les histoires d'amour, même tristes.
Mes doux et violents amis les animaux
Parfois, les corps se jettent et se vident, et j'aime ça.
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Brume Titirenko

brumetitirenko@gmail.com